La cigarette électronique : un outil reconnu par les spécialistes du sevrage tabagique

Depuis quelques années, la cigarette électronique occupe une place grandissante dans les stratégies d’arrêt du tabac. Aujourd’hui, les médecins et tabacologues confirment officiellement son rôle : la vape est désormais considérée comme un véritable dispositif thérapeutique pour accompagner le sevrage tabagique.

Une publication récente dans Archives of Public Health, relayant le travail de la Société Francophone de Tabacologie (SFT), vient clarifier les positions du corps médical. Comme le souligne la SFT, « l’absence de consensus autour de la cigarette électronique, tant chez les professionnels de santé que dans la population, nécessitait une prise de position ferme ».

Un consensus clair : la cigarette électronique comme substitut nicotinique

En 2025, la Société Francophone de Tabacologie affirme sans ambiguïté que la cigarette électronique peut être utilisée comme outil de substitution nicotinique, y compris chez des patients fragiles comme :

  • les personnes hospitalisées,

  • les patients souffrant de maladies coronariennes,

  • les personnes atteintes de BPCO.

Cette position marque une évolution notable, surtout dans un contexte où la vape reste fortement critiquée dans plusieurs pays européens.

Une prise de position différente de celle de l’OMS

Contrairement à l’Organisation Mondiale de la Santé, qui maintient une position restrictive, la SFT adopte une approche plus pragmatique. En France comme dans de nombreux pays européens, le vapotage traverse une période de forte tension réglementaire. Le positionnement de la SFT apporte donc un éclairage scientifique et concret pour les professionnels de santé.

Un sevrage personnalisé : chaque vapoteur est unique

La publication rappelle un point essentiel :
« Il n’existe pas de protocole standardisé pour le sevrage par la cigarette électronique : il y a autant de manières d’intégrer la vape dans le sevrage tabagique qu’il existe de vapoteurs. »

Le Pr Jacques Cornuz, coordinateur du consensus, souligne que :

  • le choix du matériel,

  • la concentration en nicotine,

  • les arômes utilisés

doivent rester libres et adaptés à chaque utilisateur.

Des restrictions trop strictes — notamment l’interdiction des arômes comme dans certains pays — risqueraient d’être contre-productives, en limitant l’efficacité de la vape comme aide au sevrage.

Un outil complémentaire aux autres substituts

Pour le Pr Cornuz, la cigarette électronique doit être intégrée dans une stratégie globale de sevrage, en complément des substituts nicotiniques classiques. Même si certaines inconnues persistent sur les effets à long terme, les données actuelles montrent que la vape est un levier essentiel pour sortir du tabagisme, bien plus nocif.

La conclusion est sans appel : la cigarette électronique fait désormais partie de l’arsenal des professionnels de santé pour aider à arrêter de fumer. Reste à espérer qu’elle ne devienne pas inaccessible à cause d’une sur-réglementation qui priverait les fumeurs d’une solution efficace.